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La Réunion est régulièrement confrontée à des épidémies de leptospirose. Il s’agit d’une maladie transmise par les rats principalement. C’est le plus souvent par l’urine des rongeurs, qui contient des bactéries du genre Leptospira, que la maladie se transmet. Cette affection est donc exacerbée par les conditions humides et tièdes, typiques de notre région après de fortes pluies. Cette année, l’épidémie est particulièrement intense. Il est donc temps pour nous de rappeler comment lutter efficacement contre les rats pour freiner l’incidence de cette maladie grave.
Depuis le début de l’année 2024, l’Agence régionale de Santé de La Réunion a recensé 145 cas autochtones de leptospirose, un nombre bien supérieur aux années précédentes à la même époque :
La maladie a déjà causé un décès et un autre cas est actuellement à l’étude.
La leptospirose est une maladie transmise par les rats. Il s’agit d’une infection bactérienne zoonotique, c’est-à-dire que la transmission des animaux à l’homme est possible.
Elle est causée par des bactéries du genre Leptospira. Les humains contractent généralement la leptospirose par contact direct avec l’urine d’animaux infectés ou avec un environnement contaminé par cette urine, comme de l’eau douce ou de la boue.
La maladie est particulièrement présente dans les régions chaudes et humides, où les conditions favorisent la survie de la bactérie. D’après l’Institut Pasteur, la leptospirose chez l’homme est souvent bénigne, mais peut conduire à une insuffisance rénale, et à la mort dans 5 à 20% des cas.
Il suffit d’une toute petite plaie sur la peau pour que la bactérie entre dans l’organisme. Elle entre également par les muqueuses (œil, nez, bouche).
Entre 4 et 19 jours plus tard en moyenne (période d’incubation), les symptômes de cette maladie transmise par les rats se manifestent :
Il est fréquent de confondre ces symptômes avec d’autres maladies (grippe, dengue, Covid-19, par exemple).
Au bout de 4 à 5 jours, la leptospirose peut s’aggraver et le patient doit être hospitalisé. Elle peut atteindre alors le foie, les reins, les poumons, les méninges. Dans certains cas, elle peut conduire au décès du patient.
Il s’agit de la maladie transmise par les rats la plus grave. Il faut la traiter à temps pour éviter une hospitalisation, voire la mort.
Administrée précocement, l’antibiothérapie diminue le risque de complications et atténue les symptômes.
En cas de symptômes, il faut consulter rapidement son médecin qui pourra prescrire une analyse biologique qui permettra de confirmer ou non le diagnostic.
Depuis août 2023, la leptospirose est une maladie à déclaration obligatoire.
Les risques de contamination de cette maladie transmise par les rats sont principalement associés à :
Il est donc primordial de contrôler les populations de rats pour freiner les épidémies fréquentes que connait La Réunion.
Pour lutter efficacement contre le rat et minimiser sa présence, on peut mettre en place plusieurs mesures préventives.
Ramasser et éliminer les déchets régulièrement dans des filières adaptées est essentiel pour éviter d’attirer les rats. Les ordures doivent être stockées dans des poubelles bien fermées pour ne pas être accessibles.
Il est important d’éliminer toutes les sources potentielles de nourriture pour les rongeurs. Cela inclut les restes d’alimentation des animaux de compagnie, qui doivent être nettoyés immédiatement après leur repas.
Vérifier régulièrement l’intégrité des bâtiments et colmater les fissures ou les ouvertures par lesquelles les rats pourraient s’introduire. Boucher tout ce que les rats pourraient utiliser pour entrer dans votre logement, vos bureaux ou votre local commercial. Un rat juvénile arrive à passer dans des trous de moins d’un centimètre. Il faudra également fixer des joints de porte à toutes vos ouvertures.
Il est important de maintenir les cours et jardins propres. Retirez tout encombrant ou déchet qui pourrait servir de refuge ou de source de nourriture pour les rats. Les rongeurs circulent par les égouts et empruntent des tuyauteries endommagées. Assurez-vous que vos canalisations sont en bon état.
Pour ceux qui élèvent des volailles ou d’autres petits animaux, il est nécessaire de sécuriser les aliments destinés à ces animaux. On recommande de les nourrir dans des récipients étanches et de nettoyer les restes d’aliments. Installer une clôture à maille fine autour des zones d’élevage peut également empêcher les rongeurs de pénétrer.
Les répulsifs sonores émettent un son désagréable que les rats supportent difficilement, mais que les humains ne perçoivent pas. Ces dispositifs dissuadent les rats d’entrer et de s’installer. Ils sont inefficaces cependant si les rongeurs sont déjà en place car les rats sont capables de s’y adapter.
Lorsque l’infestation est avérée, différentes méthodes peuvent être adoptées pour se débarrasser efficacement des rats, en fonction du niveau d’infestation et des espèces présentes. Voici les principales solutions utilisées par les experts en dératisation.
Dans un premier temps, on utilise généralement des appâts sans raticide pour évaluer et localiser les rongeurs. Cela permet notamment de documenter l’infestation, comme l’impose la réglementation (interdiction de l’appâtage permanent).
Ces appâts placebos aident à déterminer les zones les plus actives et à planifier un traitement ciblé.
On place ensuite plusieurs postes d’appât contenant des rodenticides. Ces appâts, souvent sous forme de blocs, de pâtes ou de granulés, contiennent des anticoagulants qui, une fois ingérés par les rongeurs, provoquent une hémorragie interne fatale. Cela permet une élimination efficace sans décomposition notable des cadavres, évitant ainsi les mauvaises odeurs et les pullulations d’insectes.
Il faut toujours privilégier les moyens préventifs (boucher les trous, retirer la nourriture stagnante et les déchets, privilégier le nettoyage des sites infestés…) et envisager également des méthodes de luttes alternatives par piège sans utilisation de poison.
Il est essentiel d’utiliser des boîtiers sécurisés (présence d’enfants et d’animaux domestiques, industrie agroalimentaire…). Ces dispositifs empêchent l’accès aux appâts tout en permettant aux rats de les consommer. Ils sont conçus pour être inviolables et sûrs, réduisant ainsi le risque d’accidents.
Les pièges à rats sont une autre option, particulièrement utile lorsque l’usage de poisons est à éviter. Ces pièges peuvent être mécaniques (comme les pièges à ressort) ou adhésifs. Ils doivent être placés stratégiquement où l’on observe l’activité des rats. Ils peuvent eux aussi être disposés dans des boîtiers sécurisés.
Certains pièges permettent la capture multiple des rats et des souris.
L’utilisation de ces méthodes doit toujours être effectuée avec précaution et, idéalement, sous la supervision d’experts en dératisation pour s’assurer que les méthodes appliquées sont à la fois efficaces et sécuritaires.
Pour prévenir les épidémies de leptospirose à La Réunion, il est recommandé d’adopter plusieurs mesures de prévention en plus de la lutte contre le rat. Parmi celles-ci, on compte le recours au vaccin. Le vaccin est réservé à certains professionnels qui peuvent être en contact avec cette maladie transmise par les rats et aux personnes pratiquant fréquemment des activités récréatives à risque après évaluation médicale. Il faut également appliquer des mesures de protection individuelle, telles que le port de gants, de bottes ou de chaussures fermées, de lunettes pour des activités comme le jardinage, le ramassage de déchets, ou l’élevage domestique. Évitez de marcher pieds nus ou en savates dans des milieux humides ou boueux. Protégez les plaies du contact avec l’eau. Nettoyez-les et désinfectez-les rapidement après exposition. Pour les agriculteurs et les éleveurs, le port d’équipements de protection individuelle et un lavage régulier des mains sont essentiels. Enfin, il faut respecter les interdictions de baignade dans les zones à risque, surtout après de fortes pluies, lorsque le risque de contact avec des milieux contaminés augmente.