Hiver à La Réunion : les nuisibles ne prennent pas de vacances
Comment limiter la prolifération des moustiques autour de chez soi et dans son entreprise ?
3 juin 2025
Ils avancent à pas feutrés, profitent de la fraîcheur pour se faufiler entre les murs, et s’invitent là où on les attend le moins. Chaque année, dès que l’hiver austral s’installe, les nuisibles changent de stratégie. Moins visibles dehors, ils redoublent d’ingéniosité pour trouver refuge dans nos intérieurs. À La Réunion, où la saison fraîche reste douce, ces intrus restent actifs, voire plus présents. Rats, blattes, fourmis, moustiques ou araignées : tour d’horizon des espèces à surveiller… et des bons gestes pour garder son foyer à l’abri.
Un hiver doux, mais propice aux envahisseurs
Contrairement aux régions tempérées, l’hiver austral n’est pas synonyme d’hibernation pour les nuisibles. Avec des températures oscillant entre 20 et 25 °C sur le littoral et plus fraîches dans les Hauts, les conditions restent favorables à leur activité biologique. Pire : les maisons deviennent des zones attractives, cumulant chaleur, humidité résiduelle et accès à la nourriture.
C’est une période critique, car on a tendance à relâcher la vigilance, pensant que les insectes et les rongeurs disparaissent avec le froid.
Les suspects habituels : qui sont les nuisibles de l’hiver réunionnais ?
🐀 Rats et souris : le retour silencieux
Les rongeurs figurent parmi les premiers à chercher un abri dès que les nuits fraîchissent. Rattus rattus (rat des toits) et Rattus norvegicus (rat d’égout) sont bien implantés sur l’île. Ils s’installent dans les combles, derrière les murs ou sous les planchers.
Outre les dégâts matériels (câbles rongés, structures endommagées), leur présence est un vecteur sanitaire majeur, notamment pour la leptospirose, toujours active sur l’île, même en saison sèche. Selon les chiffres de l’ARS, plusieurs dizaines de cas sont recensés chaque année.
🪳 Blattes : l’ennemi de l’ombre
Les cafards tropicaux, surtout Periplaneta americana (blatte américaine), ne cessent pas leur activité en hiver. En réalité, ils deviennent plus visibles à l’intérieur : cuisines, salles de bain, coins chauds et humides.
Capables de se reproduire rapidement et de survivre à des conditions extrêmes, ils représentent un véritable défi sanitaire. Leurs excréments et leurs mues peuvent provoquer allergies et troubles respiratoires, particulièrement chez les enfants.
🐜 Fourmis : petites, mais tenaces
Les fourmis envahissent volontiers les maisons pendant la saison fraîche. Certaines espèces comme Technomyrmex albipes, très présente à La Réunion, créent des colonies dans les murs, les placards ou les faux plafonds. Attirées par les aliments sucrés, elles laissent des traces visibles — souvent des petits tas de sable — et peuvent devenir envahissantes.
🕷 Araignées : habitantes discrètes mais présentes
L’hiver est également une saison propice pour les araignées. Bien qu’elles soient majoritairement inoffensives à La Réunion, certaines comme la Nephilingis cruentata (araignée rouge), impressionnante par sa taille, peuvent s’installer dans les garages, caves, entrepôts et coins sombres peu fréquentés.
🦟 Moustiques : toujours en embuscade
Si l’on croit souvent à tort qu’ils disparaissent en hiver, les moustiques continuent de piquer, particulièrement dans les zones chaudes et humides (nord, ouest et zones urbaines mal drainées). Aedes albopictus, le fameux moustique tigre, reste actif, et avec lui, le risque de transmission de la dengue, du chikungunya ou du zika, toujours sous surveillance.
L’ARS rappelle dans ses bulletins que la circulation virale persiste à bas bruit même en hiver, et appelle à ne pas relâcher les efforts de prévention.
Ce qu’il faut faire pour rester maître chez soi
🔒 Sceller les entrées : une priorité
Une maison bien entretenue commence par une enveloppe étanche. Un trou de 1 cm suffit à un rat pour passer. Il faut :
Colmater les fissures dans les murs
Installer des grilles anti-rongeurs sur les bouches d’aération
Vérifier les joints des fenêtres et des portes
Le silicone, la laine d’acier et les mousses expansives sont des alliés précieux.
🧼 Hygiène et rangement : le nerf de la guerre
Rats, blattes et fourmis ont un point commun : ils cherchent à manger. En hiver, la moindre négligence leur ouvre les portes.
Rangez les aliments dans des contenants hermétiques
Nettoyez régulièrement les plans de travail, dessous d’appareils et recoins oubliés
Ne laissez pas traîner la vaisselle ni les restes de repas
Sortez les poubelles chaque soir, et utilisez des bacs fermés
Ces gestes simples peuvent faire toute la différence.
🌿 Répulsifs naturels et pièges : une aide complémentaire
Vinaigre blanc, citron, menthe poivrée : efficaces contre les fourmis et araignées
Huiles essentielles de citronnelle ou géranium : utiles contre les moustiques
Pièges collants et appâts empoisonnés : pour rongeurs et blattes, à utiliser avec précaution
L’idéal reste de combiner ces moyens avec des mesures structurelles.
🏡 Propreté extérieure : ne pas négliger son jardin
Évitez les tas de feuilles, de bois ou de gravats près de la maison
Videz régulièrement les coupelles, gouttières et contenants d’eau
Taillez les haies qui touchent les murs : elles servent de passerelle à certains nuisibles
Une vigilance à maintenir toute l’année
La lutte contre les nuisibles ne se gagne pas en une saison. La douceur hivernale prolonge leur présence et l’humidité ambiante accélère les infestations. Il vaut mieux prévenir que guérir.
Faire appel à des professionnels peut s’avérer nécessaire en cas d’invasion déclarée. Des entreprises spécialisées dans la dératisation, la désinsectisation et la désinfection proposent des solutions adaptées au contexte tropical et aux normes sanitaires.
En résumé :
L’hiver austral ne met pas fin à l’activité des nuisibles : rats, blattes, moustiques, fourmis et araignées restent présents dans les habitations.
Les températures douces et l’humidité rendent les intérieurs attractifs pour ces espèces.
Les principaux risques incluent la leptospirose, les troubles respiratoires liés aux blattes et la persistance de la dengue et du chikungunya.
Prévenir est essentiel : colmater les ouvertures, maintenir une hygiène rigoureuse, limiter les points d’eau stagnante et entretenir les extérieurs.
En cas d’invasion, faire appel à des professionnels permet d’appliquer des solutions adaptées aux conditions tropicales et aux normes sanitaires locales.
